Semaine chargée

De l'excitation du déménagement à venir à la douleur qui empêche de marcher, en passant par la prise de conscience de mon état, ma semaine a été chargée en émotions.

C'était pourtant bien parti, avec la signature du bail dimanche dernier. Je me sentais comme un truck, prête à foncer dans tout, solide comme du béton. Ben ça l'air qu'un truck, c'est pas en béton. C'est de la tôle qui peut se froisser.

Jeudi, j'ai décidé de marcher un peu. Avec ma nouvelle orthèse (super high tech en fibre de carbone, sur laquelle je songe à poser des jet-packs, pour devenir Carbon-Fiber Woman), je peux marcher beaucoup plus sans sentir la douleur. Donc, je prends une petite marche sur le Plateau. Au bout de 15-20 minutes, j'ai décidé de prendre le bus, parce que j'étais complètement essouflée de mes efforts dans la neige. Découragée, je monte dans l'autobus où le chauffeur me lance : "Ouin... ça joue dur, hein!" Petite remarque lancée sans malice aucune. Mais remarque qui m'a renvoyée à l'image que je projette : une fille de 25 ans fatiguée, avec une orthèse et une canne. Ouch.

C'est là que ça m'a frappée : ça ne sera plus comme avant. J'irai sans doute mieux un jour, mais jamais comme avant. Je commence à le voir concrètement. Par exemple, je ne pourrai plus m'accroupir. Les douleurs vont toujours revenir de temps à autre. L'enflure aussi. Cette cicatrice de 20 cm qui défigure ma jambe, elle ne partira pas. Selon le médecin, l'arthrose viendra s'installer un jour ou l'autre.

Bref, j'étais en route vers chez le psy, à ce moment-là, donc j'ai passé l'heure qui a suivi à pleurer dans son bureau et à ne pas être du tout satisfaite de ce qu'il me disait. Pourtant, il me dépeignait la réalité de maintenant et des prochains mois, réalité aucunement agréable. Je dois accepter. Faire mon deuil. Voir le positif dans mon expérience, voir comment cette épreuve va me servir dans mon emploi futur de travailleuse sociale. Ben non! Je suis juste fâchée et écoeurée de tout ça! Je veux la paix! Je veux me rouler en boule et pleurer jusqu'à temps que tout ça soit terminé! Mais je peux même pas me rouler en boule... mon genou plie pas assez!!

Finalement, hier, douleur intense dans mon genou et dans toute ma jambe, le tout accompagné d'un pied engourdi. Possiblement une vis qui touche à un nerf. Merci à Mooky qui est venue me réconforter et me distraire de ma douleur (qui est finalement repartie comme elle est apparue - pas Mooky, mais la douleur).

Ça été une foutue semaine, pleine de hauts et de bas. Ce qui en resort? Je pense que ma volonté de m'en sortir est toujours plus forte que mon écoeurement et ma douleur. Donc on continue à se battre, plus par nécessité que par choix, mais tout de même, je suis certaine que je finirai par voir la lumière au bout de ce (crisse de) long tunnel.