jeudi 8 mai 2014

Grosse nouvelle!

Une nouvelle grosse comme ma bédaine... JE SUIS ENCEINTE! Bébé-Garçon naîtra en septembre prochain, à la plus grande joie des futurs parents (oui, j'ai procrastiné sur l'écriture de ce billet... j'en suis à 22 semaines de grossesse).

La grossesse, c'est plein de joies et de moments magiques. Mais ce n'est pas qu'un joli bedon rond et le healthy-glow dont tout le monde parle. Alors pour vous, ces choses dont on ne parle pas assez et que j'aurais aimé savoir à l'avance :

- Une fois enceinte, les frontières que vous aviez mises entre vous et les autres sont constamment défoncées. Ainsi, vous pourriez vous retrouver dans une conversation inconfortable sur votre abondance de sécrétions vaginales avec une connaissance. Avec ma bédaine qui ne laisse plus de doute sur la nature de sa rondeur (on m'a laissé la place dans le métro! yé!), je me prépare psychologiquement aux touchers non sollicités.

- Dans le même ordre d'idées, l'annonce de la grossesse donne lieu à une avalanche de questions indiscrètes. Et je ne parle pas ici de l'annonce à mes amis et ma famille, mais bien à des connaissances ou des collègues. La question qui vient presque systématiquement : "Est-ce que c'était prévu?" ou "Est-ce que ça faisait longtemps que vous essayiez?" ... J'ai résisté à l'envie de répondre : "Est-ce que c'est de tes affaires?" et j'ai plutôt répété une réponse toute faite : "Non, c'est un bébé-surprise." Et à chaque fois, deux réponses tout aussi malaisantes l'une que l'autre : "Ben là, vous vous protégiez pas?!" ou "Ah... ben... êtes-vous contents?" Je vous en prie... avant de poser ce type de questions à quelqu'un, demandez-vous comment vous vous sentiriez si les rôles étaient inversés.

- Au cours des dernières semaines, j'ai aussi pu observer que la communauté des mamans est tissée serrée : toute femme qui a déjà eu un bébé jugera bon de partager son expérience avec vous. Souvent, c'est intéressant et ça aide à démystifier toutes ces petites choses super épeurantes qui s'en viennent à grands pas. J'apprécie beaucoup le soutien des gens qui ont offert de répondre à mes questions. Par contre, les histoires d'horreur, c'est vraiment nécessaire? Je comprends que de vomir plusieurs fois par jour pendant neuf mois est une expérience traumatique, mais est-ce que l'instant où une femme vous annonce sa grande nouvelle est le moment opportun pour la partager?

- Je ne suis pas encore mère et je commence déjà à sentir tous les jugements qui viendront au fil des prochains mois. J'ai l'impression que chaque décision est sujette au jugement tout un chacun, peu importe l'option choisie. Les sujets de débat sont infinis : type de couches, allaitement ou biberon, purées, méthodes éducatives, choix à l'accouchement, nom du bébé... j'en conclus qu'il faut prendre ses décisions, les assumer et se foutre des autres.

- La pire erreur que j'ai faite en début de grossesse : aller sur des forums de mamans. Je ne veux pas faire de généralisation grossière, mais on trouve là une grande population de mamans gaga. Vous savez, ce type de maman qui ne devient que cela, laissant tout le reste de côté? Bref, ces mamans m'ont fait sentir grandement inadéquate de vivre des sentiments ambivalents en début de grossesse et de ne pas avoir eu immédiatement envie de célébrer le miracle de la vie qui germait en moi. À force d'en parler, j'ai relativisé et elles ne m'affectent plus. Je travaille maintenant à ignorer la maman du type j'ai-accouché-et-un-mois-après-on-est-partis-en-famille-pour-deux-mois-de-trekking-au-Pérou.

Finalement, je crois que je suis en genre de choc culturel avec le monde de la maternité. J'ai l'impression que mon rapport aux autres n'a pas changé, mais que le regard des autres sur moi, lui, est différent. J'imagine que je m'y ferai et que le fait d'accoucher (avec tout ce que ça implique d'exposition publique et de gore) me fera aussi revoir mes frontières.